Une hypothèse pour un autisme

Résumé

Cette proposition vise à approfondir le thème du corps de l’enfant autiste comme objet du discours du psychanalyste. Dans le séminaire La Logique du fantasme, Lacan identifie l’Autre au corps, qu’il associe à l’Imaginaire. Dans le séminaire Les Non-dupes errent il observe que « L’Imaginaire pris comme moyen, c’est là le fondement de la vrai place de l’amour » (leçon du 18 décembre 1973). Alors, dans la mesure où dans la littérature et dans la clinique on repère la difficulté de constituer l’Autre dans l’autisme, on pourrait faire l’hypothèse que dans l’autisme, l’enfant qui se bouche les oreilles pour se protéger de la parole de l’Autre, comme le suggère Lacan à propos de cette clinique, le fait parce que le Réel et le Symbolique sont absolument détachés, sans que l’Imaginaire, précisément ce qui leur donne corps, y fasse médiation. Même pas un nœud simple, non borroméen, où les registres sont accolés et ne s’entrelacent pas, parce qu’y manque cet Imaginaire pris comme moyen, qui serait le vrai lieu de l’amour pour donner corps-sistance. Pour le développer, il faut aussi voir de quel amour parle Lacan. Tenter d’avancer dans ce qui peut être étudié dans la littérature et observé dans la clinique, quand il y a un désir de l’analyste de prendre l’enfant comme sujet indépendamment de sa pathologie, c’est non seulement tenter d’enrichir la théorie de la clinique psychanalytique, mais aussi, et peut-être surtout, chercher des moyens théorico-cliniques pour affronter les discours qui veulent nous convaincre de l’enfant généralisé.