Usages et ABuS du sexuel

la sexualité, encore, entre troubles et singularités

Résumé

Le terme « enfant généralisé » peut être utilisé pour parler de la place de l’ignorance et de la ségrégation des corps objectivées par la culture du diagnostic et de la médication, qui visent finalement à moduler l’organisme et ses comportements. Ce processus est influencé par ce qu’on appelle la médicalisation de la vie, qui transforme les phénomènes et contingences humains en problèmes de santé (d’un point de vue biomédical). Cette liste comprend le thème de la sexualité, que l’article aborde à partir de quelques questions cliniques lors de l’écoute de sujets impliqués dans des expériences appelées abus sexuels. Le texte aborde la spécificité de la psychanalyse et le défi de travailler avec des acteurs traversés par des logiques médicalisantes. Cette notion traverse également la conduite de l’éducation, de la justice et de l’assistance sociale, lorsqu’elles transforment la découverte d’un acte masturbatoire chez un enfant en problème médical, par exemple. L’« enfant généralisé » est aussi l’adulte rendu massif par les indulgences offertes face à l’accommodation aux savoirs imprimés par le discours dominant. L’infantile, fait de structure, et attribué à la sexualité par Freud, est inhérent à l’être de parole, coupure qui humanise la surface du corps. Mais il faut aussi considérer les conditions du temps et du corps, et du corps dans le temps de chacun. Ainsi, un enfant et un adulte sont des sujets dans des conditions et des moments différents par rapport à leur propre corps sur le chemin de la vie, c’est pourquoi « un enfant n’est pas une mère », et la psychanalyse le sait.