La violence de genre: liberté de choix et choix forcé dans un cas de transexualité dans l'enfance

Résumé

Notre temps nous oblige à faire face à une idée largement répandue : chacun possède son propre corps et a le droit d’en faire ce qu’il veut. Les cas des soi-disants “transexuels” sont de très bons exemples de ce pouvoir de prise de décision sur le corps et de revendication au droit à la liberté de choix. Cela dit, ce
travail propose d’interroger cet idéal, en examinant les effets de cette constellation originelle dans l’avènement d’un sujet. En 1969, Lacan a proposé de la repenser ayant en compte la façon dont ont été présentés au sujet le désir du père et la mère, la manière dont on lui a effectivement offert la connaissance, la jouissance et l’objet a. C’est dans ces termes que Lacan situe l’idée “trompeuse” du choix entre névrose et psychose. Trompeuse ou inappropriée puisqu’il n’y a pas de choix, le choix a déjà été fait au niveau de ce qui a été présenté à ce sujet. Le choix forcé reste voilé derrière l’idéal du droit à la liberté de choix. Or, la contrainte du choix ne masque pas l’hypothèse d’une position subjective active. L’article donc se penchera sur cette question à partir du cas d’un enfant transsexuel.