Comment faire parler l’angoisse quand son objet est le corps lui-même ?

Résumé

Ce texte aborde le travail effectué par le psychanalyste dans un hôpital général et les problématiques qui s’y posent par rapport au corps. Nous partons du postulat que le langage opère sur l’organisme et en fait un corps transformé par le discours de l’Autre, faisant le lit « l’avènement de l’Autre par l‘opération du signifiant » (Lacan, 1967/2003, p. 357). Nous montrons comment le sujet parle avec son corps et, en effet, plus qu’il ne sait, attendant toujours un lecteur capable d’écouter et d’interpréter la parole bâillonnée à son propre corps. Nous pensons que les maladies organiques ne sont pas sans exprimer ce discours. Un discours dans lequel le discours médical est toujours surpris par quelque chose qui échappe à l’ordre médical, et qui produit une énigme. Nous entendons, à travers un fragment clinique d’un enfant admis une institution hospitalière, discuter comment le corps, en présentant quelque chose du sujet évanescent en chaîne, peut servir de destination à sa propre angoisse, entraînant de graves conséquences.